Avec sa feuille de route baptisée Heol Breizh, la Bretagne s’est fixée des objectifs ambitieux pour le développement du photovoltaïque. Adopté en juin 2022, le texte prévoit de multiplier par 8 le rythme de développement du solaire en Bretagne d’ici 2040 par rapport à la décennie précédente (2010 – 2020), et d’atteindre en 2040 une production d’environ 3 150 GWh. A la fin 2021, le parc breton cumulait une puissance solaire de 321 MWc et pour une production de 307 GWh, avec environ 25 000 unités de production, dont 99 % de moins de 100 kVA.
Plus au sud, et bénéficiant d’un ensoleillement annuel de 25 % supérieur, les Pays de la Loire ne sont pas en reste dans l’établissement d’objectifs ambitieux dans le solaire. En 2030, la production devra atteindre 2 000 GWh (contre 962 GWh en 2022) et 5 200 GWh en 2050. Ces chiffres sont d’ailleurs a minima car le SRADDET, en cours de révision, pourrait les définir à la hausse. A fin 2021, la région disposait d’une capacité installée de 755 MWc pour près de 52 000 installations.
« Le solaire photovoltaïque est l’énergie renouvelable électrique qui devra le plus monter en puissance raccordée, avec un rythme de développement identique à celui des énergies marines », assure à pv magazine France Elie Ballester, délégué général du réseau de professionnels Atlansun, qui regroupe 218 adhérents. Pour y parvenir, les deux régions entendent s’appuyer sur la filière photovoltaïque existante et veulent renforcer sa structuration. « Dans le Grand Ouest, nous avons la chance d’avoir un réseau d’acteurs diversifiés et très engagés, ayant une portée nationale », souligne Elie Ballester, qui rappelle qu’Altansun est présent dans les Pays de la Loire depuis 2012 et en Bretagne depuis 2019.
S’appuyer sur l’écosystème local
Comme le note la feuille de route “Heol Breizh”, 80 % de la valeur ajoutée de la chaîne de valeur est ainsi réalisée dans l’aval, c’est-à-dire dans le développement, l’installation et l’exploitation de centrales photovoltaïques. Plus en amont, le Grand Ouest peut aussi compter sur la présence de plusieurs acteurs industriels dans l’assemblage de panneaux ou de fabrication de solutions photovoltaïques, qui permettent de fédérer toute la filière. A l’instar de Recom-Sillia à Lannion (22), Asca dans le photovoltaïque organique (OPV) à Chevrolière, près de Nantes (44) et Systovi à Carquefou (44), qui espère atteindre une capacité de production de 80 MW de capacité de production à fin 2023.
Pénurie d’installateurs
Toutefois, l’un des principaux freins dans le Grand Ouest reste avant tout dans le manque de main d’oeuvre, comme le confirme Elie Ballester : « Les besoins se situent surtout au niveau de l’installation, la filière pourrait aisément créer 150 emplois par an ». Pour prendre le taureau par les cornes, plusieurs professionnels locaux se sont récemment associés avec le centre de formation Afpa de La Roche-sur-Yon en Vendée pour mettre sur pied une formation diplômante de trois mois en « techniques d’installations de systèmes photovoltaïques ». La première a débuté le 13 mars dernier. Une initiative similaire avec le Greta de Bretagne est aussi en cours de finalisation.