Logo ENR COURTAGE première entreprise de courtage, en France, spécialisée dans la production d'électricité solaire photovoltaïque

ACTUALITÉS

Climat : le « mode d'emploi » du GIEC pour limiter le réchauffement

Les experts climat de l'ONU ont passé au crible l'efficacité des solutions envisageables pour réduire de façon « rapide et radicale » les émissions mondiales de gaz à effet de serre et éviter des impacts dévastateurs dans les prochaines décennies. Dans un rapport publié ce lundi, ils avertissent que la fenêtre de tir se rétrécit.

Des solutions existent pour chaque secteur. Pour diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, freiner l'ampleur du réchauffement climatique et éviter le pire, les gouvernements du monde ne sont pas démunis. Mais ils ne peuvent plus temporiser, alerte le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans un nouveau rapport publié ce lundi.

« C'est maintenant ou jamais si nous voulons limiter la hausse de la température du globe à 1,5 °C. Sans des réductions d'émissions immédiates et très importantes dans tous les secteurs, ce sera impossible », avertit Jim Skea, coprésident du groupe de travail du GIEC qui vient de rendre le troisième volet du sixième rapport d'évaluation de l'organe onusien sur l'évolution du climat, faisant état des connaissances scientifiques les plus récentes sur le sujet.

Après un premier volet publié à l'été 2021 qui alertait sur, puis un deuxième tout aussi alarmant en février, les 278 experts climat de l'ONU ont scruté les pistes possibles pour « assurer un futur vivable », selon les mots du président du GIEC, Hoesung Lee.

Le GIEC est formel : sans un renforcement des politiques climatiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2 °C d'ici à la fin du siècle. « Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent », a dénoncé le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, en jugeant le nouvel opus « accablant ».

« Verrouillage »

Grâce à « un éventail croissant de politiques et de lois », de nombreuses technologies bas carbone ont vu leur coût baisser entre 2010 et 2019, soulignent les auteurs : de 85 % pour l'énergie solaire dont le déploiement a été plus que décuplé, de 55 % pour l'éolien et de 85 % pour les batteries ion lithium qui ont permis de multiplier par plus de cent les véhicules électriques dans le monde.

Les options proposées par le GIEC pour réduire les émissions de CO2 et leurs coûts.

Mais la limitation du réchauffement va demander « des transitions majeures » dans le secteur de l'énergie, notamment une diminution « substantielle » de l'usage des combustibles fossiles, une électrification généralisée, un recours aux combustibles alternatifs comme l'hydrogène et bien davantage d'efficacité énergétique. Le GIEC met en garde : installer de nouvelles infrastructures d'énergies fossiles.

Les villes ont aussi . Electrifier les transports, développer les infrastructures « vertes » comme les toits végétalisés ou améliorer l'efficacité énergétique via une « planification urbaine intelligente » peut modifier leur aménagement, indique le GIEC.

Des capitaux mondiaux suffisants

Décarboner l'industrie, secteur qui représente un quart des émissions mondiales, passe là encore par de l'efficacité énergétique, par une meilleure utilisation des matériaux, par le réemploi et le recyclage des produits entre autres. Mais atteindre, pour ce secteur, la neutralité carbone est un défi qui nécessitera aussi de nouveaux processus de production, une électricité faible voire zéro carbone, de l'hydrogène, et « quand c'est nécessaire » de la capture et du stockage de carbone.

Les options proposées par le GIEC pour réduire les émissions de CO2, et leurs coûts.

Quant à l'agriculture et la sylviculture, qui génèrent 22 % des émissions mondiales, « elles peuvent non seulement fournir des réductions d'émissions à grande échelle, mais également éliminer et stocker le CO2 à grande échelle », rapporte l'un des coauteurs du rapport, Mercedes Bustamante.

Au-delà des solutions, le GIEC insiste sur la « transition juste » et sur le rôle de la finance dans la lutte contre le réchauffement. Malgré une impulsion, les progrès réels pour aligner les flux financiers restent insuffisants : ils sont trois à six fois inférieurs au niveau nécessaire pour limiter le réchauffement sous 2 °C, souligne Raphaël Jachnik, spécialiste de la finance climat à l'OCDE et coauteur, qui pointe toutefois que les capitaux et les liquidités sont suffisants dans le monde pour combler ce manque d'investissements.


Source : LES ECHOS

Nos autres actualités